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La beauté en photographie
selon l’esthétique de la Grèce Antique

Projet Vénus et Adonis

Cette discussion est inspirée de l’anthologie d’Umberto Eco, « Histoire de la Beauté ».

Le projet Vénus et Adonis offre une compilation de photographies inspirées de la beauté du corps humain, illustrant l’esthétique de la Grèce Antique tel que représentée par l’image de beauté de Vénus et Adonis, et représentée dans un contexte moderne par l’œil de photographes. Cette discussion est un exercice participatif pour créer du matériel de discussion pour amoureux d’art photographique. Ce matériel permet d’engager une discussion sur la création appliquée en photographie, avec des images qui capturent la beauté du corps humain. Chaque paire est une paire de photos femme / homme, s’inspirant de l’esthétique de l’art antique, inspirée par le couple Vénus et Adonis.

 

La Grèce Antique nous a offert une vision artistique basée sur la beauté du corps, en illustrant par la peinture, le dessin et la sculpture l’idéal de beauté corporelle, un canon de beauté. Cette vision a été reprise par la civilisation judéo-chrétienne et a évolué au cours des siècles jusqu’à aujourd’hui.

 

L’art photographique s’est largement inspiré de cet héritage.

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Vénus et Adonis par Antoine Canova 1757-1822

Représentation esthétique du corps
au cours des siècles et des cultures

Comment appliquer les principes de l’esthétique de la Grèce Antique pour aider à la conception et la composition d’une photographie. Nous retenons les grands principes de la culture gréco-romaine pour les appliquer aux critères de beauté de notre société contemporaine, nous discutons comment appliquer ces principes à notre propre production photographique, et comment l’appliquer aux œuvres que nous observons.

 

Cette analyse nous amène à choisir des photos et à discuter des exemples de composition qui influencent notre perception de l’art au quotidien.

L’idéal de la Beauté de la Grèce Antique

 

  • Application du concept de la beauté tel que décrit par la société de la Grèce Antique

  • Un équilibre entre la représentation réaliste de la beauté, surtout celle des formes humaines

  • Éviter les imitations, qui est très loin du vrai, et qui amène la médiocrité

  • Le beau : ce qui attire l’attentionPour le corps : les qualités de l’âme complémentent la beauté du corps

  • Application de règles spécifiques décrites dans le canon, analogue aux règles de composition de la musique

  • Recherche une synthèse du corps vivant en harmonie avec l’âme et le corps

  • La beauté est l’interruption du chaos par l’harmonie

  • L’opposition de deux contraires, laissant vivre la tension

  • La simplicité expressive est plus recherchée que la richesse des détails

 

Vision de la Beauté de la Grèce Antique

 

  • Confrontation entre le chaos et la tranquillité

    • Dans l’opposition de 2 contraires, son tout représente la perfection

    • L’harmonie concise à laisser vivre 2 contraires en une tension continuelle

  • Le plus juste est le plus beau

  • Observe la limiteRien de trop

  • Ordre et harmonie

 

La Beauté en photographie

 

  • Vision subjective

  • Pas de canon

    • Distorsion des objectifs ne permet pas de normaliser les proportions

    • Perspective qui introduit des distorsions, selon la focale de l’objectif

  • Principe de symétrie

    • Un beau visage est symétrique

  • Équilibre de la composition

  • Contraste et Chaos

  • Beauté ou apparence ?

  • Semblance de connaissance

    • Sontag: la caméra révèle une réalité et en cache beaucoup plus qu’elle en communique

    • Avedon: toutes les photos sont exactes, aucune n’est la vérité

Discussion de paires Vénus / Adonis
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Robert Mapplethorpe Lydia, Ken                              Tyler (1985) / Thomas (1987). 

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Richard Avedon Nastassja Kinski (1981)                              Publicité Dior

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Herb Ritts

Stephanie Seymour Cindy Crawford Christy Turlington Tatjana Patitz Naomi Campbell (1989) / Fred avec les pneux (1984)

Helmut Newton Dyptique 1981 Elles arrivent, Vogue, Édition française

Mardi Reid par Claude Gauthier

Robert Mapplethorpe Lisa Lyon, Culturiste (1980) / Thomas (1987)

Composition photographique

Les Grecs de l’Antiquité voyaient dans le corps humain un miroir de l’âme, une idée profondément enracinée dans leur conception de l'art et de la beauté. Pour eux, la perfection esthétique n'était pas seulement une question de proportions harmonieuses ou de formes idéales, mais aussi l'expression d'un équilibre intérieur, d'une vertu et d'une grandeur spirituelle. Dans ce cadre, la sculpture se voulait plus qu'une imitation du corps humain : elle devait capturer et communiquer la profondeur de l'âme et du caractère du sujet.

L’union du physique et du moral

La beauté du corps était pour les Grecs intimement liée à la bonté et à la vertu. Cette association, connue sous le terme grec de kalos kagathos (traduti comme "beau et bon"), reflétant une harmonie entre l'apparence extérieure et les qualités morales intérieures. Par exemple, les sculptures des héros ou des dieux ne se limitaient pas à représenter une musculature impressionnante ou des traits agréables, mais visaient à incarner des idéaux tels que le courage, la sagesse, la tempérance ou la justice.

L’expression du visage et du caractère

Le visage jouait un rôle central dans cette quête d'expression. Bien qu’il fût souvent idéalisé, il ne devait jamais paraître vide ou inexpressif. Les sculpteurs grecs, tels que Phidias, Polyclète ou Praxitèle, s’efforçaient de transmettre une sérénité, une intensité ou une introspection qui suggérait la profondeur spirituelle de leurs sujets. Un regard légèrement baissé, une expression détendue ou des sourcils subtilement arqués pouvaient évoquer la sagesse ou la noblesse.

Par exemple, dans le célèbre Apollon du Belvédère, le visage de la divinité exprime une combinaison de calme divin et d’autorité suprême. De même, dans le Doryphore de Polyclète, l’équilibre parfait des proportions corporelles s’accompagne d’une expression qui communique une maîtrise de soi et une force intérieure.

Le rôle du corps entier dans l'expression

Cependant, les Grecs ne limitaient pas cette communication au seul visage. Le corps dans son ensemble était un véhicule d’expression, où chaque posture, chaque mouvement, chaque tension musculaire devait refléter l’état d’esprit du sujet. Dans la sculpture du Discobole de Myron, par exemple, le dynamisme du corps traduit à la fois l'effort physique et la concentration mentale nécessaires pour lancer le disque.

Une beauté signifiante

Ainsi, pour les Grecs, la beauté artistique n'était pas une fin en soi, mais un moyen de révéler une vérité supérieure sur la condition humaine, sur la relation entre l'esprit et le corps. Une sculpture réussie ne se contentait pas d’impressionner par sa technique, mais touchait l’âme de celui qui la contemplait, en offrant une vision de l’idéal humain où la force, la sagesse et la bonté étaient indissociables.

Dans cette perspective, l'art grec s'élève au-delà de l'esthétique pour devenir une véritable philosophie en trois dimensions, où le marbre, le bronze ou la pierre prennent vie pour incarner les aspirations les plus hautes de l'humanité.

 

 

Référence:

 

Anthologie: Histoire de la Beauté, par Umberto Eco (Flammarion)

 

Aesthetics of Photography 2004, Chong-Ho Yu

 

On Photography, 1977, Susan Sontag

 

Beauty in Photography, 1981, Robert Adams

 

Looking at photographs, 1973, John Szarkowski

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