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Robert Mapplethorpe, 1946 – 1989

Né dans le quartier de Queens, New York, d’une famille catholique pratiquante.

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Robert Mapplethorpe, autoportrait, 1975

Robert Mapplethorpe est un photographe américain, connu pour sa sensitivité pour traiter des sujets controversés de manière stylisée et en noir et blanc. Son travail souvent controversé présentait un éventail de sujets, incluant les portraits de célébrités, hommes et femmes nus, des auto-portraits et des images de fleurs. Sujets provocateurs avec langage iconique clair : scène cuir de NY, nus masculins et féminins, exploitation du porno graphisme et du sadomasochisme, fleurs à forte connotation érotique.

 

Son travail le plus controversé est celui de la scène de l’underground sadomasochisme newyorkais à la fin des années 1960 et au début des années 1970. L’homoérotisme reflété dans ses images a alimenté un débat national sur le financement public d’œuvre controversée dans les années 80.

 

Sa production artistique est encrée dans l’émergence du mouvement de la défense du droit des gais. C’est de ce grand groupe  politiquement influent qu’il sera en mesure d’aller chercher le soutien financier et l’influence nécessaires pour établir son art et sa réputation.

 

C’est aussi l’époque ou la ville de New York est en dérive financière et sous l’influence de la corruption généralisée. L’usage des drogues fortes et la violence étaient partout. C’est l’époque de la grande révolution sexuelle, du mouvement hippie. C’est aussi la révolution artistique d’Andy Warhol et l’apparition du Pop Art. La ville était l’épicentre des grands mouvements artistiques pour la planète.

L’annonce de sa fin imminente – il est diagnostiqué séropositif en 1986 – joue un rôle décisif dans la cristallisation de son style personnel. Avant de mourir, Mapplethorpe entend établir de manière définitive le fil conducteur stylistique qui relie entre eux tous ses genres photographiques de prédilection : portraits, images à caractère sexuel et natures mortes florales.

 

Il se prépare à léguer à la postérité un authentique héritage artistique, par l’entremise d’une « marque de fabrique » originale. Il met sur pied en mai 1988 une fondation dont la mission, en plus de préserver son patrimoine, est de contribuer à la recherche sur le sida et de soutenir des publications et des expositions consacrées à la photographie.

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Spectaculaire auto portrait capté sur son lit d’hopital quelques mois avant sa mort avec l’aide de son frère Edward en 1989

Influence de jeunesse

Mapplethorpe n’a pas reçu de formation formelle en photographie. Il a étudié à Brooklyn au Pratt Institute, en publicité et en design graphique. Il a cherché à s’exprimer par le collage et le dessin. Il en est venu à utiliser une caméra polaroid pour alimenter ses créations en 1970. Son but n’était pas de devenir photographe mais d’alimenter ses créations.

 

Durant cette période, il a rencontré et devenu ami avec le photographe George Dureau (1930 — 2014) de la Nouvelle Orléans, dont le travail eu une influence profonde sur Mapplethorpe. Dureau est connu pour documenter les formes humaines.

Rencontre avec son mécène Sam Wagstaff

En 1972, il a rencontré le conservateur d’art Sam Wagstaff qui deviendra son mentor et compagnon de vie. Rencontre marquante avec ce curateur et collectionneur d’art fortuné. Il lui donne son premier Hasselblad pour remplacer son appareil Polaroid et lui offre le soutien financier pour lui permettre de se concentrer sur son art. Il lui achète un studio au 24 Bond Street dans lequel il s’installe pour y vivre et travailler.

 

Mapplethorpe commence à prendre des photographies de son cercle d’amis et de connaissances, y compris les artistes, compositeurs et mondains.

 

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Robert Mapplethorpe et Samuel Wagstaff, 1974, Le moment parfait

Rencontre avec Holly Solomon

A titre de propriétaire de gallérie, sa demande préliminaire en 1976, avant d’accepter de représenter Mapplethorpe est la suivante: « Je lui ai demandé de faire mon portrait. J’ai été convaincu qu’il était un excellent photographe et qu’il savait parfaitement comment manipuler les gens. »

Première exposition en février 1977 dans la galerie de Solomon, qui choisit les œuvres acceptables pour la clientèle newyorkaise. En réaction à cette sélection et avec le soutien de son mécène, il produit une seconde exposition à la même date mais avec une sélection d’images plus provoquantes orientés sur la sexualité.

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Portrait de Holly Solomon par Robert Mapplethorpe, 1976

Citations de Mapplethorpe

“I am obsessed with beauty. I want everything to be perfect, and of course it isn’t. And that’s a tough place to be because you’re never satisfied.”

“Sell the public flowers… things that they can hang on their walls without being uptight.”

“I don’t know why my pictures come out looking so good. I just don’t get it.”

“I recorded that because it happened to me. I wasn’t making a point.”

Portraits de Patti Smith : 1967 à 1972

Rencontre de jeunesse, sa muse, une beauté à l’encontre de tous les types de beauté en vogue, allure androgyne. Ensemble, ils s’affirment comme artistes et définissent ensemble leur inspiration.

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Image utilisée pour le disque « Horses », son premier album. La compagnie de disque a longtemps refuser d’utiliser la photo avant de l’accepter.

Plus tard, le magazine Rolling Stone place cette pochette au 26e rang des meilleures pochettes de tous les temps.

Rencontre avec Lisa Lyon, 1979

« J’avais l’impression de contempler un être venu d’une autre planète »

 

Membre du « Gold’s Gym » de Los Angeles, haut lieu du culturisme masculin aux EU

 

Image iconique, Lady Lisa Lyon, championne mondiale de culturisme, 1979. Hommage à la femme nouvelle, forte, consciente de son corps, physiquement forte, sortie du ghetto du cirque.

 

Un produit des années 80 : ambitieuse, déterminée, résolue à réussir, doué d’une intelligence pragmatique.

 

Années 80 : époque de la recherche de la réussite et de l’argent, dans l’exaltation du pouvoir et le fétichisme du bonheur matériel : les années Dallas & Dynastie.

 

« Rompez toute relation avec des perdants » recommande Lyon dans son programme de culture physique.

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Portrait de la culturiste Lisa Lyon

A la recherche d’une nouvelle esthétique, en contraste avec les années 60. Sortie le culturisme féminin du ghetto du cirque, exprime la « femme nouvelle » : consciente de son corps, physiquement forte.

 

Allusion au roi des animaux, force physique non dompté

Image du deuil, influence d’une éducation catholique du photographe, sans aucune autre signification.

 

Mapplethorpe est obsédé par le sexe, avec un rapport étrange empreint de refoulement et dénégation. La photographie devient un instrument d’autoanalyse pour exprimer son homosexualité. Rigueur formelle, aspect froid, donne une impression de solidité, inspiré de son éducation en design.

 

Sens très marqué du geste : animalité, force physique naturelle, indomptée

Que voit on?

Portrait de profil, un buste (cadrage), mais pas un profil traditionnel

 

Premier regard : le bras aux muscles durcis, avec grains de beauté non retouchés

 

Position droite, regarde directement devant elle (tels les photos judiciaires)

 

Lèvres bien dessinées. Visage et regard assombri par le voile

 

Chapeau piqué avec des fleurs artificielles en contraste avec le bustier noir brillant, qui suggère une sollicitation érotique.
 

Ne trahit aucune expression

 

Bras aux muscles durcis, grains de beauté. Harmonie des proportions, assurance superbe.

 

Le cycle créatif de Mapplethorpe sur Lisa Lyon est considéré à juste titre comme le plus important de ses travaux. Entre 1980 et 1982, un total de 117 photos en noir et blanc, pour la plupart de format carré.

Portraits en duo avec Ken Moody et Robert Sherman

Exercice the style et photos iconiques:

Portraits avec célébrités

Tout au cours de ses années de production, Mapplethorpe a été approché pour créer des portraits de célébrités. On cherchait son regard unique. Une session type consistait à prendre entre 100 et 200 clichés.

 

Il planifiait son travail avant la rencontre, pouvait produire des esquisses. De ces clichés, il choisissait 1 ou 2 images sans jamais présenter ou discuter la production des autres clichés ou la raison de son choix. Il était connu comme étant peu communicatif durant les sessions photo et se limitait à donner des instructions minimales.

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La controverse de la Gallérie Corcoran

Au cours de l’été 1989, Mapplethorpe présente une exposition solo qui suscite une controverse sur la question du financement public des arts, ainsi que les questions de censure et d’obscénité.

 

La Corcoran Gallery of Art de Washington D.C. avait accepté d’être l’un des musées hôtes pour l’exposition. Mapplethorpe avait décidé de montrer sa dernière collection qu’il avait produite durant les derniers mois de sa vie.

 

L’Institute of Contemporary Art (ICA) avait reçu une bourse du National Endowment for the Arts afin de présenter l’exposition à la Corcoran Gallery of Art. Le musée a décidé de se retirer de la controverse en annulant l’exposition.

 

Plusieurs membres du Congrès américain ont été contrariés par le choix des œuvres, en raison des thèmes sadomasochistes et homoérotiques. De nombreuses associations conservatrices et religieuses tel que l’American Family Association, se sont opposése à haute voix en contestant le financement public qui sert à présenter du matériel obscène.

 

En juin 1989, l’artiste pop Blair Lowell Nesbitt s’est impliqué dans la question de la censure. Nesbitt, un ami de longue date de Mapplethorpe, a fait un don de 1,5 million de dollars pour le musée, mais promis publiquement que si le musée refusait d’accueillir l’exposition, il annulerait le don. La Corcoran a refusé et Nesbitt légua l’argent à la Phillips Collection à la place.

L’argent fut donné au Washington Project for the Arts. L’exposition a été présentée du 21 juillet au 13 août 1989 à de grandes foules. En 1990, le Centre d’art contemporain à Cincinnati, et Dennis Barrie, ont été accusés d’obscénité. Ils ont été acquittés par un jury.

 

La décision du Corcoran a déclenché une controverse nationale : l’argent des contribuables devrait soutenir les arts ? Qui décide ce qui est “obscène” ou “offensif” dans les expositions publiques ? Et si l’art peut être considéré comme une forme de liberté de parole, est-ce une violation du premier amendement que de révoquer le financement fédéral pour des motifs d’obscénité ?

 

Mapplethorpe demeure une cause célèbre dans cette discussion. Cependant, les prix de bon nombre ses photographies ont doublé et même triplés suite de toute l’attention médiatique.

Que penser de la dimension pornographique de l’œuvre de Mapplethorpe
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L’oeuvre et la vie de Mapplethorpe est indissociable.

 

Ses relations multiples avec les hommes ont servi à alimenter son art érotique. On a vu dans cette démarche un effort de se dissocier de son influence catholique et de s’affirmer comme artiste intégral.

 

Beaucoup de parallèles ont été fait entre la production pornographique de Mapplethorpe et la martyrologie catholique de la période de l’inquisition. L’illustration de la dimension sexuelle des supplices imposés aux hérétiques est surement une source fertile d’inspiration pour quiconque s’intéresse à la pornographie.

Martyrologie de la période de l’inquisition

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